Bernard Fournier

Ancien professeur de pédologie à l’Ina P-G, Bernard Fournier (1941 – 2015) a soutenu l’association de l’Arbre de fer sur le site de Grignon dont il connaissait bien tous les aspects pédologiques et géologiques. L’association a planté en 2016 un arbre en sa mémoire dans le jardin anglais, un alisier blanc (Sorbus aria).

(alisier blanc)

Alisier blanc en mémoire de Bernard Fournier

Quelques lignes pour rendre hommage à Bernard Fournier

Bernard était un pédologue de terrain, il assurait beaucoup d’enseignements sur le terrain, où il faisait partager son expérience des sols et plus largement de l’analyse du milieu. Sa contribution à des enseignements pluridisciplinaires était toujours très appréciée des étudiants et des enseignants. Il a participé aux premières sorties pluridisciplinaires de terrain en 1970 à Lorris dans le Loiret avec les enseignants de botanique (mot quasi oublié) et de zoologie (idem). Il n’a pas hésité à se lancer sur des « terrains inconnus », assurant la co-responsabilité de l’UV « Littoral, interface terre-mer » avec Catherine Mariojouls pendant près de 10 ans.

Il a été très actif dans des travaux de recherche-développement sur les études des contraintes écologiques dans les projets d’aménagement, en particulier les remembrements agricoles (études qui ont servi de base à l’élaboration de la méthodologie des études d’impact sur l’environnement), études parfois houleuses, certaines réunions de remembrement se faisant sous surveillance de la gendarmerie. Il était avec Yves Peyre et René Delpech l’un des membres fondateurs du CEREA (Centre d’Etudes et de Recherches en Écologie appliquée). Il a aussi contribué à la formation continue des praticiens dans ce domaine (plus de 500 géomètres sont passés à Grignon de 1972 à 1980, une centaine d’agents de l’État à l’École Nationale des Ingénieurs des Travaux ruraux et Techniques sanitaires à Strasbourg).

Bernard a aussi beaucoup travaillé sur la thématique du drainage agricole, avec l’encadrement de travaux de recherche sur les sols argileux et le développement de méthodes de cartographie (cartographie emboitée).

Pendant de nombreuses années il a animé une cellule de recherche-développement au sein de l’ADEPRINA, avec la conduite des travaux de cartographie des sols appliquée à l’aménagement, au drainage agricole, aux études d’impact, à la biodiversité… Il offrait ainsi un premier emploi à des jeunes diplômés de l’INAPG, et leur apportait son expérience.

Bernard a aussi effectué des missions à l’international, notamment au Congo (à l’époque le Zaïre), et en Inde (Pondichéry).

Bernard s’est beaucoup impliqué dans la vie collective de l’École (Conseil des Enseignants, syndicalisme…) et au-delà, comme vice-président de la CNECA 2. Il fut aussi Trésorier de l’ADEPRINA [Association pour le développement de l’enseignement, du perfectionnement et de la recherche à l’Institut national agronomique Paris-Grignon], puis en retraite il est resté membre du Conseil d’Administration de l’ADEPRINA.

Bernard était un enseignant-chercheur avec qui il faisait bon travailler, l’efficacité étant toujours associée à la convivialité et le bien-vivre. Sur le terrain l’analyse des sols et du milieu s’accompagnait toujours de la découverte du patrimoine, et en particulier du patrimoine gastronomique… Une immense gentillesse, une humeur égale et joyeuse, une grande rigueur dans le travail, une attention bienveillante à tous les étudiants, un dévouement sans faille pour l’Ecole… toutes ces qualités en ont fait un collègue précieux, avec qui nous avons été si heureux de travailler.

Au revoir Bernard, merci

Tu restes avec nous par nos réalisations communes pour les étudiants et pour l’Ecole, et pour tous ces moments de bonheur partagés, sur le terrain, et ailleurs…

Joël Michelin, Jean-Michel Pinet et Catherine Mariojouls